Tombent les masques
(L
’échiquier du peintre démasqué
portraits croisés)
photo: Hélène Faucherre (Hélène Faucherre et Daniel Frank)
( Synopsis
Portraits croisés : Munie d’une caméra, je fais le portrait d’un peintre qui fait mon portrait. Je parfais ce portrait grâce au concours des autres modèles du peintre qui m’en font leur propre portrait. Que se peint-il sur ces visages ? Un plaisir pour les yeux cache-t-il seulement un masque ? Quelle image nous renvoie donc l’autre ? Ce film est un jeu de regard et de miroir, mais aussi l’envie d’écouter l’autre.
photo Hélène Faucherre
( Intentions
Un portrait de Daniel Frank, 32 ans, artiste peintre. Un gros plan sur une vie, des plans rapprochés sur des visages. Ce n’est pas un portrait distancié, c’est le regard d’une amie sur un ami. Une subjectivité recherchée.
Je connais Daniel depuis dix ans environ. A ses débuts déjà, je pensais qu’il avait du talent, mais j’ai eu le plaisir d’observer au fil des expositions de ses travaux une amélioration considérable de son travail. J’admire sa persévérance et le caractère personnel de sa recherche qui ne semble suivre aucune mode. Qui, dans le milieu, s’intéresse encore à la peinture et d’autant plus à une peinture plutôt figurative ? Je pense que Daniel conserve une certaine sincérité avec lui-même et je trouve ça bien. Cela n’empêche en rien certaines contradictions qui feront aussi l’objet de ce portrait et sa richesse.
Pour moi, Daniel est avant tout un regard, une écoute. On sent en lui une capacité d’absorption et d’échange. Comme s’il était la couche sensible d’un papier photo. Il reçoit, puis redonne, un peu transformé, ce qu’il avait pu capter.
Ce qui m’intéresse pour ce film, c’est justement cette alchimie entre l’observé et l’observateur, le modèle et le peintre, la réalité et sa transformation. Que peut-on lire sur un visage ? Pourquoi telle sensation est-elle traduite par telle couleur, telle tonalité, tel caractère ? C’est un voyage au cœur d’une perception artistique : de l’impression optique, à l’expression psychologique, puis à la construction intellectuelle et symbolique. Quelle est la part du calcul et celle de l’intuition ? Où s’arrête la créativité, où commence l’automatisme ?
( Personnages
Personnage principal : Daniel Frank, Daniel est peintre.
Personnage de la “réalisatrice-enquêteuse-modèle” : Hélène Faucherre
A l’origine de tous ces regards croisés, je fais le lien entre tous les intervenants du film. Je pense que l’on peut aussi suggérer le terme d’autoportrait pour ce film.
Autres personnages du film : les modèles
J’ai choisi une dizaine de personnages parmi les modèles de Daniel.
( Enjeux formels
La peinture, les couleurs, les matières et bien sûr le processus de création tiendront un grand rôle dans ce tableau filmique. L’idée que, par ce travail, l’œuvre d’un artiste trouve une autre vie me plaît. Je souhaiterais que le spectateur perçoive le côté sensuel et corporel de l’acte de peindre un être, assis en face, tout près de vous. En regard du personnage de modèle, celui de l’enquêteur est aussi un protagoniste du film et donc présent dans l’image. L’interviewer-réalisateur joue ici le rôle du peintre du film.
( Musique
Daniel Thomas, ami également portraitisé par Daniel Frank, est musicien professionnel. En 1997, pour le vernissage d’une exposition de Daniel Frank, il lui propose d’improviser au piano, violoncelle et percussions. Pour le film, il improvisera sur la série des portraits (violoncelle et percussions) dans l’atelier, ce qui constituera la musique du film.
photo Hélène Faucherre
( Continuité chronologique
au générique:
( Hélène Faucherre née à Cully le 05.01.73, suisse,
Réalisatrice,
( Daniel Frank né à Zürich le 05.10.68, suisse,
artiste peintre,
( Daniel Thomas né à Lausanne en 1959, suisse,
musicien. compositeur,
( Orsola Valenti Buri née le 3 juillet 1967 à La Spezia, Italie,
monteuse,
après un film, portraits croisés
qui suis-je?
se connaît-on soi-même?
(jeux croisés des regards, décor fermé sur lui-même,
petit monde dans le monde,
cet atelier au toit ouvert des possibles passant dans le ciel)
le peintre cherche
identité?
amitié
l’autre qui nous voit
toujours autre .. . . .
on ne peut pas se connaître
jamais
. . .l’être
l’existence sur la terre
l’enveloppe,
Socrate
avancée dans la vie
à tatons . . . . .
inconnu . . .
son propre être
moi,
(les pots de peinture , multicolore petit ville,
un peu plus haut ou petit chacun , quelle compagnie,
couvrant l’espace d’un coin de l’atelier,
danse des pinceaux )
. . . . . cet inconnu!
question
de la présence
. . . . .sur la terre
musiques un peu extraterrestres
.. de la venue sur la terre.
étouffer
dans le noir
l’être vivant,
. . ..soufflant,
. . .respirant,
dialogue des visages
on est là par son visage,
présence bizarre … de l’être.
quête aussi
. . …de son identité
le peintre.
quête aussi
de son identité,
Daniel Thomas, Lausanne, le 26 juillet 2001
© Copyright Daniel D.R.Thomas, tous droits réservés, droits d’auteurs textes et images gérés par Pro Litteris,
Tombent les masques!
Au Festival de Soleure 2002
Hauptprogramm
15. Januar, Capitol, Programm 17.30
19. Januar, Altes Spital, Programm 17.30
Un peintre, cinquante modèles. Sous le regard intrusif de l’artiste, les masques tombent. De ce dispositif ressort une expérience peu commune, esquissant le portrait de plusieurs amitiés, mais également un astucieux stratagème pour approcher les gens et leurs particularités. Quelle image nous renvoie l’autre? Que projetons-nous sur l’autre? Chassés-croisés sur le thème du regard, de la captation et de l’écoute. Un film sur la connaissance de soi.
Ein Maler, fünfzig Modelle. Unter dem eindringlichen Blick des Künstlers fallen die Masken. Diese Ausgangslage führt zu einer ungewöhnlichen Erfahrung: es werden die Porträts mehrerer Freundschaften entworfen, es geht aber auch um die raffinierte List, sich den Leuten und ihren Eigenheiten zu nähern. Welches Bild wirft uns der andere zurück? Was projizieren wir auf ihn? Ein Hin und Her zum Thema des Blicks, des Erfassens und des Zuhörens. Ein Film über die Selbsterkenntnis.
A painter, 50-odd models. Under the artist’s penetrating eye, the masks fall away. A device which offers the viewer a rare experience, sketching the portrait of several friendships, and at the same time a clever stratagem for getting closer to people and their peculiarities. What image does the other project to us? And we to the other? A relentless exploration of the theme of seeing, registering, hearing. A film about self-knowledge.
Directed by Hélène Faucherre Written by Hélène Faucherre Cinematography Hélène Faucherre, Oliver Kunz, Florence Grivel Editing Orsola Valenti Sound Hélène Faucherre, Alexander Miesch Music Daniel Thomas Original Version French (English subtitles), colour, video, 52 min. Release January 2002 Production, World Rights, World Sales and Distribution CH Hélène Faucherre, 11, rue Emile Nicolet, CH-1205 Genève, Tel./Fax ++41/021 321 14 53, helfaucherre@hotmail.com
Hélène Faucherre
Née en 1973 à Cully. 1991 Baccalauréat classique (Latin-Grèc). 1991-96 DAVI (Ecole Cantonale d’Art de Lausanne), diplôme de réalisatrice. Filmography 1993 Au fond du jardin (feature) / Black Angels (videodance) / 1994 La félure (feature) / Textura / 1995 Le coup de pied à la lune (both documentaries) / 1996 20 ans après (video) / Soir de fête (feature) / 1997 Qui a encore peur du Niamou? / 1999 Petits pas hors du cadre / 2001 Tombent les masques! (all documentaries)
article du journal Solothurner Filmtage, vendredi 11 janvier 2002
© Copyright Daniel D.R.Thomas,
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