Le vallon de Montheron en automne
L’ancienne abbaye de Montheron,
un lieu de paix dans la forêt, le long d’un ruisseau
Choisi par les moines cisterciens pour y construire leur abbaye il y a près de 900 ans.
La retraite
La paix, le calme
A l’écart des routes,
Lieu caché, lieu secret, hors des sentiers
Un cours d’eau, des rochers
Paysage taillé dans la mollasse
Bâtiments barrant le fond de la vallée
Voir et sentir le type de lieu choisi par les moines cisterciens
De loin, d’en haut
La spiritualité, le chant
La paix, le calme
La musique seule du ruisseau, le Talent,
Avec le chant des oiseaux et le chant des moines
Les résonnances de ce fonds de vallée
Un lieu propice à la méditation
À la prière et surtout au chant
La musique naît de ce lieu
La paix
Qui donne force et foi
Qui emplit le cœur,
Et qui porte au chant
La musique se développe d’elle-même ici
On sent naître en soi les phrases sonores
Comme une polyphonie naturelle
Venant des pierres, venant de l’air
Un vallon retiré
À voir depuis les hauts voisins de Froideville et de Grange-Neuve
Cette vallée où coule le Talent
Une eau claire, des sources
Des truites
Et le héron
Les bains de pied, de petites plages de galets le long du Talent
La forêt profonde tout autour
Plus loin les terres des moines
En hiver les glaces impressionnantes, sur les rochers le long du Talent,
Grandes orgues de glaces, stalactites de glaces
Aimer la paix de ce grand espace,
Au fonds de la vallée,
Entre les côteaux garnis d’arbres, des feuillus châtoyants sous la brise,
Un espace fermé sur lui-même, propice au retour sur soi,
Dans les profondeurs pour aller jusqu’à Dieu,
L’oubli du monde et de ses préoccupations incessantes, de ses distractions et divertissements qui éloignent l’être humain de la recherche de l’essentiel et de la vérité intérieure.
L’envie de méditer, de lire, d’écrire, de chanter des hymnes sacrés,
La seule présence du ruisseau, bruissante, bruissonnante, buissonnante, sonnante, brise brune, bruit sonnant ruisselant et brisant nos sourdités.
Ruisseau où l’on peut rêver, avec ses petites criques, et ses plages bien dessinées, son lit ondulant de mollasse verte et brune, agréable sous le pied,
Ses truites, habitant l’endroit,
Comme seule variation,
Les passages d’oiseaux dans le ciel,
Le grand vol du héron,
Les groupes d’oiseaux migrateurs,
Comme aussi les passages de nuages, les envols nuageux,
Comme des intermédiaires entre le ciel et nous, nous portant comme des escaliers toujours plus haut.
Sentir profondément dans sa respiration entrer en soi la paix évangélique, laisser entrer en soi la grande présence de Dieu.
Sentir à côté des pierres, à côté du ruisseau, dans la vallée, sentir monter l’appel à la prière et au chant, à la méditation,
Sortir du temps agité du monde, du temps secoué, hachuré des hommes pour entrer dans une tout autre temporalité, calme et ouverte, pleine de paix, propice à la musique.
Daniel Thomas, octobre 2006
Président de l’Assocation des amis de l’abbaye de Montheron
publié dans le cahier « Jardins » de l’association oecuménique des amis de Saint-Bernard de Clairvaux, Lausanne